BVD, une maladie complexe
Parfois occultée par d’autres fléaux sanitaires, le BVD est pourtant une maladie malheureusement bien présente dans notre département et qui occasionne parfois des ravages dans les troupeaux atteints.
Les modes de contamination :
- La voie horizontale :
Le BVD (Diarrhée Virale Bovine) est lié à un virus fragile, très peu résistant dans le milieu extérieur.
Ainsi, la contamination nécessite un contact direct entre animaux « de mufle à mufle » par les sécrétions nasales, mais le virus peut également être transmis par la semence, le lait ou les fèces.
Les animaux ainsi infectés sont porteurs du virus dans leur organisme pendant 10 à 15 jours. Puis, ils produisent des anticorps qui leur permettent d’éliminer le virus du BVD et leur prodigue une immunité durable, on parle d’animaux Infectés Transitoires. Pendant la période d’infection, le bovin infecté excrète le virus et, est potentiellement contagieux pour ses congénères.
- La voie transplacentaire :
Chez les femelles gestantes, le virus a la capacité de traverser le placenta et contaminer le fœtus. Les conséquences de cette infection « transplacentaire » dépendent du stade de gestation de la vache contaminée.
Si la vache est infectée :
> Avant 40 jours de gestation : le virus entraîne la mort de l’embryon et la vache retourne en chaleurs.
> Après 40 jours de gestation :
      - Le virus peut engendrer des avortements, et ce, quel que soit le stade de gestation.
      - Entre 90 et 160 jours de gestation, l’infection virale peut engendrer des malformations du fœtus : déformations du squelette, atrophie du cervelet, cataractes…
      - Après 150 jours de gestation, le fœtus peut se développer normalement, le veau nait alors sans aucune séquelle.
      - Si la contamination virale a lieu entre 40 et 125 jours de gestation, le fœtus est infecté par le virus. Or, à ce stade précis de la gestation, le système immunitaire du fœtus n’est pas encore mature. Par conséquent, le fœtus ne peut pas produire d’anticorps dirigés contre le virus : on dit qu’il est immunotolérant, c’est-à-dire que son système immunitaire tolère la présence du virus dans son organisme et ne cherche jamais à l’éliminer. Il est donc infecté à vie par le virus, on parle alors d’Infecté Permanent Immunotolérant, mieux connu sous le sigle I.P.I. Les IPI sont de véritables « bombes à virus » car ils excrètent,  en permanence, des quantités importantes de virus et contaminent ainsi leurs congénères. Ils doivent être éliminés au plus vite !
IPI : Infecté Permanent Immunotolérant

Il s’agit de veaux contaminés in utero à un
stade de gestation compris entre 40 et 125 jours

Un veau nait IPI et le reste à vie
Un I.P.I. est une bombe à virus
Quand suspecter la présence du BVD dans mon troupeau ?
La circulation du virus du BVD dans un cheptel peut s’exprimer de manière très variée et prendre différentes formes. La maladie peut tout d’abord évoluer à bas bruit dans un troupeau, sans signe clinique évident. Sur les femelles, l’infection par le virus du BVD peut se traduire par des problèmes de fertilité, des retours en chaleurs, des avortements ou la naissance de veaux malformés. Sur les veaux non I.P.I., l’infection par le BVD génère une baisse de l’immunité des animaux qui peut se traduire par des diarrhées ou des troubles respiratoires récalcitrants aux traitements habituels, des animaux plus fragiles. Le seul signe caractéristique de l’infection par le BVD est le développement par un animal I.P.I. de la maladie des muqueuses, les animaux présentent alors une diarrhée hémorragique, des ulcères dans la bouche (cf photo), entre les onglons et meurent dans les 15 jours.
Troubles de la reproduction,
baisse de l’immunité
du troupeau :

Penser au BVD !
Les autres maladies :
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