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| | | | Connue depuis de nombreuses années, la paratuberculose reste malheureusement une maladie bovine toujours d’actualité. Son évolution insidieuse, la résistance importante du germe dans l’environnement et les difficultés liées au dépistage des animaux infectés rendent la lutte contre la paratuberculose d’autant plus laborieuse. |
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| | | Une maladie à fort impact économique |
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| | | La paratuberculose est une maladie chronique incurable à l’origine de pertes économiques conséquentes pour les élevages affectés : > Pertes liées à la mort inéluctable des bovins déclenchant la maladie qui finissent obligatoirement à l’équarrissage sans pouvoir être valorisés. > Pertes liées aux baisses de production laitière, à la diminution du poids à l’abattage. > Pertes indirectes liées au non-accès à certains débouchés, à la restriction de certains échanges commerciaux. |
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| | | Les animaux dépistés positifs doivent rapidement être éliminés. |
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| | | | | La paratuberculose est liée à une bactérie Mycobacterium paratuberculosis qui présente plusieurs particularités : > ce microbe présente une croissance très lente. Cela explique également la longue durée d’incubation de la maladie (plusieurs années). > le germe est très résistant dans le milieu extérieur : il peut par exemple survivre 4 mois à 4°C, 6 à 18 mois dans l’eau, 150 à 250 jours dans les sols souillés et plus d’un an dans un tas de fumier ! Il est en particulier très résistant sur des sols humides, acides, pauvres en calcaire et à l’abri de la lumière. Cette propriété bactérienne rend la lutte contre la maladie délicate car il est effet très difficile d’intervenir efficacement sur le milieu extérieur. |
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| | | | | La source de contamination : les bouses des animaux infectés |
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| | | La contamination a lieu principalement chez de très jeunes animaux : veaux de moins de 1 an. Les adultes sont eux moins sensibles, mais peuvent toutefois s’infecter en cas de forte pression microbienne et restent, le plus souvent, des excréteurs asymptomatiques. Les principales sources d’infection sont essentiellement les excréments des animaux infectés (malades ou asymptomatiques). La transmission se fait en premier lieu par voie orale directe : c’est-à-dire par de la nourriture, de l’eau ou du lait contaminé par des bouses d’animaux infectés. De part son extrême résistance en milieu extérieur, la contamination peut également se faire via l’environnement, par voie orale indirecte : box de vêlage souillé, épandage de fumier ou lisier sur des pâtures destinées aux jeunes animaux… |
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| | | La voie de contamination N°1 reste le veau tétant à une mamelle souillée par des bouses contaminées ! |
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| | | Une évolution lente mais … fatale |
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| | | La paratuberculose est caractérisée par une période d’incubation très longue. Les symptômes n’apparaissent généralement pas sur des animaux de moins de 2 ans, mais peuvent ensuite se manifester à tout âge. La maladie se déclenche vraisemblablement suite à un stress (1er vêlage par exemple) ou suite à une baisse d’immunité (animaux âgés ou douvés). Chez les bovins infectés et cliniques, on observe une altération progressive de l’état général avec un amaigrissement marqué, malgré un appétit conservé. Le symptôme le plus caractéristique reste la diarrhée chronique, profuse et fétide, sans fièvre. |
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| | | La paratuberculose est une maladie incurable. |
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| | Détecter les bovins infectés est délicat |
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| | | La paratuberculose est l’une des maladies infectieuses bovines dont le diagnostic posent le plus de difficultés. |
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| | | | | Deux méthodes de dépistage sont principalement utilisées : • La sérologie est réalisée à partir d’une prise de sang et mesure le taux d’anticorps. Le problème lié à cette méthode de dépistage réside dans l’apparition tardive des anticorps dans le sang suite à une infection. Il n’est ainsi pas possible de dépister des bovins de moins de 18 mois. De plus, les taux d’anticorps sont parfois fluctuants. |
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| | | | | • La PCR est réalisée à partir d’un prélèvement de bouse et met en évidence la présence de la bactérie, dans les excréments. Cette méthode permet de dépister les animaux qui excrètent la bactérie dans leurs bouses et qui sont donc contagieux. Malheureusement, dans les premiers stades de la maladie, l’excrétion de la bactérie dans les bouses est intermittente. |
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| | | Les différents stades de la paratuberculose |
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| | | Du fait de sa longue période d’incubation, la maladie comprend plusieurs phases : - 1er stade : Entre le moment de l’infection (à l’âge veau) et l’âge auquel la maladie commence à se manifester, les animaux sont porteurs de la paratuberculose, mais la bactérie se « cache » dans les muqueuses de leurs intestins. Ces animaux n’excrètent donc pas encore la bactérie dans les bouses et leur taux d’anticorps n’est pas encore mesurable : on ne peut pas les détecter lors d’analyses ! - 2ème stade : Puis, après un stress indéfini et à un âge pouvant énormément varier, les animaux deviennent petit à petit excréteurs et séropositifs, mais sans présenter encore de signes cliniques. On peut alors espérer dépister les animaux porteurs, avant qu’ils ne soient malades, et ainsi les réformer avant qu’il ne soit trop tard. - 3ème stade : Quand vient l’apparition des premiers symptômes cliniques (diarrhée chronique et profuse), l’animal excrète constamment la bactérie dans ses bouses et devient réellement séropositif : là, le dépistage est beaucoup plus effectif, mais il est souvent trop tardif. |
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| | Des pistes pour protéger son troupeau |
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| | | Les précautions à l’introduction : |
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| | | > vérifier le statut sanitaire du cheptel d’origine. |
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| | | Pour cela, nous vous rappelons que la liste des élevages haut-viennois sous garantie paratuberculose est disponible en cliquant sur le lien suivant : |
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| | | > demander une recherche paratuberculose lors du contrôle d’introduction : |
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| | | sérologie sur le sang éventuellement complétée par une PCR sur fèces, en particulier pour les bovins non issus de cheptels sous garantie. |
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| | | > bien garder les bovins nouvellement introduits à l’écart du reste du troupeau. |
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| | | > signer un billet de garantie conventionnel, en cas de résultats positifs |
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| | | cela permet l’annulation de la vente. |
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| | | Les précautions lors de reprise de terrain |
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| | | Le germe responsable de la paratuberculose est très résistant dans le milieu extérieur et peut survivre plusieurs mois dans le sol. Ainsi, la reprise de parcelles issues d’un cheptel infecté constitue un risque de contamination du troupeau. Le pâturage de ces parcelles, en particulier par des animaux jeunes (plus sensibles à la maladie) doit donc être proscrit pendant 1 an. Par contre, le foin issu de ces parcelles est sans danger pour les animaux. Ainsi, en cas de reprise de terrain, il est conseillé de destiner ces parcelles à la fauche, au moins la première année. De même, la bactérie peut survivre jusqu’à 18 mois dans les eaux stagnantes, par conséquent l’interdiction d’accès des bovins aux mares, aux zones humides permet de limiter le risque de contamination lié à l’environnement. |
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| | | Les précautions lors de prêt de matériel |
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| | | La paratuberculose peut se partager lors d’échange de matériel, le plus à risque étant l’épandeur à fumier. |
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| | | Ainsi, le matériel doit donc être nettoyé et désinfecté après chaque utilisation. |
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| | | Le plan de lutte contre la paratuberculose |
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| | | Il vise à protéger les cheptels non contaminés, assainir les troupeaux infectés et apporter des garanties sanitaires. Ce plan consiste à : > dépister les bovins de plus de 24 mois par sérologie lors des prophylaxies annuelles (même tubes que pour l’IBR) > éliminer les animaux détectés positifs, ainsi que leur descendance > au bout de deux séries d’analyses négatives, le cheptel acquiert la garantie paratuberculose. Après 3 séries d’analyses négatives, le dépistage est allégé et n’est plus réalisé que tous les 2 ans. |
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